Pourquoi ta pâte manque d’alvéoles (bulles)… et comment y remédier !

C’est l’obsession de tout pizzaiolo amateur : la bulle (on parle aussi d’alvéole). Celle qui craque sous la dent, qui dore au four, qui donne cette légèreté visuelle et ce moelleux aérien. Et pourtant, combien de fois on se retrouve avec une pizza plate, dense, un peu tristoune… ? Je vais être claire : faire buller une pâte, ça se travaille. Et non, ce n’est pas qu’une question de levure.

Erreur 1 : tu sous-hydrates ta pâte

C’est LE grand classique. Tu bosses à 58-60% d’hydratation, parce que c’est plus facile à manier. Mais une pâte pauvre en eau, c’est une pâte qui alvéole mal. Vise plutôt les 65-70% (voire plus si t’as une farine forte). Tu galères un peu au début, mais le résultat vaut la peine.

Erreur 2 : tu laisses pas le temps au temps

Fermenter 6h, c’est pas suffisant. Pour que le gluten se structure et que les arômes se déploient, il faut du repos. Du vrai. 24, 48, 72h au frigo, avec un pointage initial et une reprise de température avant cuisson. C’est le genre de planning qui fait toute la différence.

Erreur 3 : tu ne respectes pas la température

Ta pâte est trop froide au moment d’être étendue ? Elle est figée. Le gluten se déchire, le gaz reste coincé. Résultat : pas de bulles. Il faut sortir les pâtons 2-3h avant de les travailler, surtout s’ils sortent du frigo. Température ambiante = détente + aération.

Erreur 4 : tu malmènes ta pâte

Tu l’étires trop brutalement. Tu chasses le gaz comme un bourrin. Réfléchis : si tu as pris 48h à créer ces bulles, pourquoi les dégommer au dernier moment ? Travaille en douceur, presse avec les doigts du centre vers l’extérieur, sans toucher les bords. Les bulles doivent vivre.

Erreur 5 : ton four ne suit pas

Une pâte parfaite, si elle est cuite dans un four à 220°C… elle ne bullera pas comme il faut. Il faut du choc thermique. Une pierre bien préchauffée, un four qui monte (au moins 280°C pour du domestique), voire un four à pizza si t’es équipé. C’est à ce moment que les bulles se figent, prennent du volume, dorent. Pas avant.

Quelques pistes en vrac

  • Essaie l’autolyse : mélanger eau + farine, laisser reposer avant de pétrir. Le gluten adore.
  • Change de farine : si elle est trop faible (W < 220), ta pâte ne tiendra pas les longues fermentations.
  • Humidité dans le four : une petite pulvérisation peut aider au décollage initial des bulles.

Faire buller une pâte, ça tient à la fois du savoir-faire, de la patience, et du respect de la matière. C’est pas spectaculaire, c’est pas instagrammable tout de suite. Mais quand ça marche… tu le sens sous les doigts. Tu le vois gonfler, tu l’entends craquer. Et là, tu sais que t’as fait les choses bien.