J’ai testé le four Ooni Koda 16 pendant 30 jours : promesse napolitaine ou mirage marketing ?

OONI Koda 16

C’est quoi ce four dont tout le monde parle depuis quelques années ? Si vous êtes un tant soit peu connecté à l’univers de la pizza maison, vous avez forcément croisé sa silhouette trapue et élégante. Le Ooni Koda 16, c’est un peu le symbole du fantasme pizzaiolo amateur moderne : un four à gaz, portable, capable d’atteindre 500°C et de cuire une pizza napolitaine en une minute chrono. Un rêve de balcon, de jardin, de week-end improvisé avec les copains.

Mais voilà, entre les vidéos léchées sur Instagram réalisés par des influenceurs « intéressés » (hum hum) et la réalité d’un pavé brûlant posé sur votre terrasse, il y a parfois un monde. Et moi, j’ai voulu savoir. Pas en me contentant d’une review rapide. Non. Je l’ai testé comme on apprivoise un levain : jour après jour, erreur après erreur, jusqu’à comprendre ce qu’il a vraiment dans le ventre (avant de le rendre à son propriétaire, Alex, que je remercie encore <3 !).

Est-ce qu’il transforme vraiment n’importe quel amateur en pizzaiola napolitaine ? Est-ce qu’il vaut ses 600 euros ? Et surtout : est-ce qu’on peut VRAIMENT faire des pizze dignes de Naples dans ce petit monstre au gaz ? Spoiler : oui… mais pas sans sueurs.

Prise en main : montage, gaz, ergonomie

Déballage. Le carton est massif, mais tout est bien calé. Pas de pièces à assembler pendant des heures : on sort le four, on déplie les pieds, on connecte le tuyau à une bouteille de gaz propane (type Cube), et en 2 minutes, c’est prêt. Un vrai bonheur pour ceux qui, comme moi, ont une patience limitée pour les notices IKEA-style.

Le design est propre, élégant, justement presque scandinave. Le four est large (très large) et peut accueillir une pizza de 40 cm de diamètre. La chambre de cuisson est ouverte à l’avant, avec une pierre réfractaire massive et un brûleur en L sur le côté gauche et le fond. Cette forme est pensée pour envelopper la pizza de chaleur intense et homogène. En théorie.

Mais rapidement, on touche aux limites : pas de thermomètre intégré, pas de contrôle digital de la température. Juste un bouton rotatif pour régler la puissance de la flamme. Pour les habitués des fours électriques comme l’Effeuno, c’est un retour au feeling pur. Il faut observer, tester, apprendre. Et surtout investir dans un bon thermomètre infrarouge.

🔧 Caractéristiques clés

  • Type : four à pizza au gaz propane
  • Température max : jusqu’à 500°C
  • Dimensions cuisson : 42 cm de largeur utile
  • Pierre : cordiérite, 15 mm d’épaisseur
  • Poids : 18,2 kg
  • Temps de chauffe : 15 à 20 minutes
  • Contrôle température : manuel, par molette

Cuisson : apprentissage, résultats, galères

J’ai attaqué avec une base sûre : pâte napolitaine maison, 65 % d’hydratation, fermentation 24h au frigo. En surface : promesse d’une cuisson éclaire, comme à Naples. En réalité : fond calciné, corniche crue. Le drame.

La première vraie leçon, c’est la maîtrise de la flamme. Le brûleur en L est puissant, voire brutal. Il chauffe vite et fort, surtout côté gauche. Résultat : il faut tourner la pizza très fréquemment (toutes les 10 secondes, pas plus) pour éviter les points de brûlure. Si on traîne, c’est le charbon assuré.

Autre point crucial : température de la pierre. Si elle dépasse 450°C, le dessous de la pizza grille avant que le dessus ait le temps de lever. Pour moi, le sweet spot, c’est entre 410 et 440°C au centre de la pierre. À vérifier à chaque cuisson avec le thermomètre.

Puis vient le moment magique. Quand tout s’aligne : bonne hydratation, température maîtrisée, geste fluide avec la pelle. Et là… la pizza sort sublime. Corniche soufflée, alvéolée, bien léopardée, base cuite sans excès. Un résultat qu’aucun four domestique ne m’avait jamais permis d’atteindre.

Mais il faut le dire : ce four pardonne très peu. Un mauvais étalage, une pelle humide, une flamme mal réglée… et c’est la cata. C’est un four qui s’apprend. Qui exige. Mais qui, une fois dompté, délivre une récompense qu’on n’oublie pas.

🔥 Conseil cuisson avancé :

  • Préchauffer au max 20 min, puis réduire légèrement la flamme 2 minutes avant d’enfourner.
  • Viser 430°C au centre de la pierre.
  • Tourner la pizza dès que le bord s’étire (généralement 10-12 secondes après enfournement).
  • Cuisson totale : 65 à 80 secondes max pour une napolitaine classique.

Comparaison avec d’autres modèles

Face à un Effeuno électrique (four haut de gamme), le Ooni offre plus de charme, mais moins de précision. Avec un four domestique + pierre réfractaire ? C’est le jour et la nuit. En termes de puissance de chauffe, il n’y a pas match.

Cible idéale : passionnés semi-geeks, qui aiment jouer avec la flamme et acceptent un peu d’imprévu. Si vous aimez le contrôle absolu, passez votre chemin.

⚔️ Tableau comparatif express

FourPuissanceContrôlePlaisir visuelPrix
Ooni Koda 16★★★★☆★★☆☆☆★★★★★~599€
Effeuno P134H★★★★☆★★★★★★★★☆☆~700€
Pierre pour four★★☆☆☆★★☆☆☆★★☆☆☆~100€

Accessoires & astuces maison

Ma pelle préférée : la petite en alu perforée, maniable et rapide. Côté semoule, j’ai testé la rimacinata : trop fine, ça brûle. Mon mix gagnant ? 70% farine T45 + 30% semoule moyenne. Et le « cold launch » (lancer direct à froid) m’a sauvé plus d’une pizza.

🧰 Check-list accessoires utiles pour Ooni Koda 16

  • Thermomètre infrarouge
  • Pelle en alu perforée
  • Brosse pour pierre
  • Pare-vent maison (ou bâche latérale)

Verdict final

Le Ooni Koda 16, c’est un peu comme un road trip en Vespa : grisant, mais pas sans accroc. Il offre des pizzas que peu de fours grand public peuvent rivaliser. Mais il demande de l’engagement, de l’observation, et un brin de masochisme pizzeria.

Je le recommande ? Oui, si vous êtes prêt à vous investir. Non, si vous cherchez un four à pizza gaz plug-and-play sans prise de tête.

Mais une chose est sûre : ce four m’a réconcilié avec mes propres limites. Et mes pizzaiolos du dimanche, eux, n’en croient toujours pas leurs papilles.


Envie d’aller plus loin ?

Partage ton expérience du Koda 16 en commentaire. Tu galères avec la cuisson ? Tu as une astuce secrète ? Je suis toute ouïe. Prochain test : le Gozney Roccbox. Stay tuned !